Vous souvenez-vous des années 90 ?

Cet écrit a été réalisé dans le cadre du festival transversales 2024, pour l’événement appelé Jeux d’eaux pour Jeux d’ouïe proposé par Rebecca Lesgoirres.

Vous souvenez-vous des années 90, moi je ne sais pas, je n’y étais pas, c’est à vous de me raconter, lorsque pour la première fois vous sortiez la cartouche grise de son emballage cartonné. Vous vous apprêtiez alors à commencer une nouvelle aventure. Une aventure virtuelle, vous branchez la console, branchez la manette, enfoncez la carte mémoire, soufflez dans la cartouche du jeu, puis “clic” ça y est, un son une, image, le jeu démarre. On découvre alors ces couleurs, ces animations, cet univers nouveau qui s’ouvre sous nos yeux, que l’on partage avec tant d’autres joueurs. Pourtant, cette expérience, elle est bien personnelle, à moi, à vous. 

Alors plongeons dans ce boîtier qui sert aux autres de télévision. C’est un autre monde qui s’ouvre à nous. Nous jouons, découvrons cette nouvelle aventure qui se trouve dans cet écran de rêve. On apprend à se déplacer, sauter, atterrir, et puis on court sous les musiques déjantées de ces univers virtuels. Ces musiques si particulières qui nous accompagnent dans ces voyages. 

Et puis soudain, le calme, ça y est, on l’entend, dans cette cartouche, la mer. Elle est là, elle nous rejoint, on se retrouve dans les fonds marins, comme isolé, bercé par le silence de la mélodie et le jeu continue sous le rythme des vagues. Nous sommes à la dérive dans les profondeurs de l’océan. Ces sonorités abyssales qui nous embarquent autre part, c’est un voyage sensoriel qui nous est offert. La plongée continue, nous sommes embarqués par les mouvements de la houle, le calme et la dérive dans l’océan, c’est un moment de tendresse. Alors on reprend, on appuie à répétition sur le bouton B afin de ne pas couler, on reprend nos repères, maintenant on ne saute plus, on ne court plus, on apprend à nager, plonger, se retourner dans les profondeurs pour esquiver les poissons et autres créatures marines, on attrape les pièces pour respirer. Amusé, nous redécouvrions ce qu’avait à proposer cette cartouche grise.
Vous souvenez-vous ? Vous étiez un enfant, un adolescent, voire un adulte, c’était un autre moment, le monde a changé maintenant mais je vous y ramène. Pourquoi, car nous le partageons. Moi aussi j’y ai plongé, pas en même temps, plus tard, mais j’y suis allé. Nous y sommes allés. Alors racontez votre aventure, que ce soit avec le gorille ou le plombier, racontez-la. Cette aventure que vous avez vécue dans votre jeunesse ou plus récemment, seul ou entre amis vous l’avez expérimentée. Ces expéditions tardives dans ces mondes imaginaires. Que l’on a tendance à éloigner, alors qu’elles sont si souvent source de joie, de nostalgie, lorsque plus jeune on était ce sauveur de princesse, ce maître de monstre, mais surtout et avant tout cette aventurière, cet aventurier de l’imaginaire. Lorsque surpris dans votre plongée par l’immense anguille aux dents triangulaires et aux yeux globuleux, ce bateau pirate et la petite étoile sur le mat. Ce coffre au trésor caché que l’on retrouve en sortant de ces tunnels sous-marin. 

Et si ce n’était pas vous qui étiez l’aventurier, mais l’initiateur de cette aventure pour votre petit bout de chou, sachez que lui aussi il s’y aventure et que grâce à vous il explore ces fonds marins pixelisés de ces univers colorés.